Peut-on aller visiter l'île naturiste du Levant, sans se déshabiller ? Si oui, est-on les bienvenus au domaine Héliopolis – seule zone accessible au public puisque le reste de l'ile est militaire – et que trouve-t-on sur place ?
L'île du Levant offre des points de vue inédits et magnifiques sur les autres îles d'or et le littoral Emmanuelle Pouquet |
Le Levant. Le nom, seul, exhale un parfum d’inconnu aux nuances sulfureuses. Parce l’île naturiste, depuis la création du domaine Héliopolis en 1931, attise toutes les curiosités. De la part, bien sûr, de ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. Pourquoi ? Parce que, finalement… on ne sait pas. Si l’île est accessible ou pas aux non-naturistes. Et si oui, quel accueil on y reçoit.
Alors le meilleur moyen est d’aller poser la question aux îliens qui, vous vous en doutez, ne se baladent pas « à poil » à longueur d’année.
Ce mois de mai fort venté nous a bien arrangés pour débarquer vêtus sans avoir l’air de jouer les intrus. Balade « culottée » sur l’île de tous les fantasmes. Après vous…
« Des règles à respecter »
Pas besoin de marcher longtemps pour rejoindre Le Gambaro, le restaurant de Jean-Louis Viale et de sa femme Lucienne, situé juste au-dessus du port.
Levantin depuis trois générations, le nouvel adjoint spécial au Levant est formel : « Ce n’est pas une île fermée, il y a seulement des règles à respecter. C’est une île de tolérance et elle doit exister dans les deux sens.
Hors saison et de l’affluence, personne ne vous reprochera de venir vêtu. Mais l’été, ici plus qu’ailleurs, les gens viennent pour se mettre nus, bronzer et se baigner nus. Malheureusement, la saison est trop courte, alors on réfléchit pour développer l’accueil hors juillet-août. »
Une chose est claire, dixit Christophe Chevallier, le pêcheur de l’île : « Si l’on ne supporte pas la nudité des autres, il ne faut pas venir ici. Mais le domaine est ouvert à tous. » Lui et sa femme Brigitte, ne sont pas naturistes et pourtant, ils se sont installés ici il y a dix ans. « C’est avec plaisir que l’on reçoit ceux qui viennent découvrir l’île, affirme Bernard Taraveau, assureur toulonnais à la retraite, propriétaire sur l’île et naturiste. Mais pour nous, l’idée est que si l’on reste, c’est pour devenir naturiste. Si l’on achète une maison ici, c’est pour être naturiste, c’est logique!
Mais on est favorables aux visiteurs l’hiver, d’autant qu’il y a une vie ici. Une centaine de personnes y habitent à l’année. » Jacques Gillet, boulanger 6 mois par an au Levant : « Bien sûr que l’on est pour l’accueil de touristes toute l’année, mais les visiteurs ne doivent pas oublier que c’est d’abord une île naturiste et en accepter les règles. Si on va se baigner, il faut se mettre à poil, mais on s’y fait. Il faut goûter au naturisme. Je l’ai fait, et quand on y goûte, on y revient! »
Conclusion : personne ne vous empêchera de débarquer au Levant et de vous balader en dehors des zones où le nu est de règle. Mais il vous faut, dès les beaux jours accepter la nudité des autres.
Sachez, quoi qu’il en soit, que le domaine qui occupe 1/10e de l’île (le reste est militaire) est un cône.
Du coup, hormis en bord de mer, l’indice de pente est partout de 5 à 15 %. Mollets fragiles s’abstenir.
Mais la vue que l’on découvre depuis tous les chemins est fabuleuse et vaut l’effort. Le village est charmant, il y a des très bonnes tables, et l’eau, ici, est d’une clarté rare.
Si l’on veut s’y jeter sans tomber le maillot, deux zones sont accessibles de part et d’autre du port… En attendant, peut-être, de succomber à l’appel du naturel !
VAR-MATIN.FR
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